Actuellement à l’affiche de la comédie « 10 ans de mariage » avec Mohamed Dahech, Najla Ben Abdallah fait aussi partie des figures marquantes du petit écran. Elle se trouve propulsée au rang de star grâce à son rôle dans le célèbre feuilleton tunisien «Maktoub». Les années suivantes, elle a continué de s’illustrer dans diverses productions aux tonalités éclectiques, entre séries et films. En 2021, elle a reçu sa première nomination aux Césars du Cinéma, à Paris, pour son rôle «Mariem», dans le film tunisien «Bik Naïch». Elle est également ambassadrice pour de grandes marques de cosmétiques et autres. Najla Ben Abdallah nous a accordé cet entretien, l’occasion de revenir sur les grands choix qui ont façonné sa carrière
Le public vous a connue à travers «Maktoub» de Sami Fehri. Est-ce que c’est votre premier rôle ?
J’ai commencé avec des spots publicitaires. Puis, j’ai participé au feuilleton «Donia» qui a été diffusé sur la chaîne Al Watania en 2010. Depuis, j’ai enchaîné les rôles avec notamment des expériences cinématographiques. J’ai joué dans «Fausse note» avec Mejdi Smiri en 2012. Mais le personnage que Sami Fehri m’a proposé est celui qui a boosté ma carrière et qui m’a mise en valeur. Depuis, je n’ai pas arrêté.
Feryel que vous avez interprétée est une séductrice qui déploie ses charmes pour détruire des innocents. C’était un rôle audacieux à l’époque. Est-ce que vous n’avez pas eu peur qu’il vous catalogue dans une image particulière ?
C’est juste un personnage pour moi, qui ne me ressemble certainement pas. Un rôle que j’ai fait sans qu’il me colle. Après, qu’on le veuille ou pas, les gens vont toujours critiquer.
Ça les a choqués au début mais sans pour autant qu’ils me manquent de respect. Quand on fait bien ce jeu d’acteur, on a sûrement moins de critiques.
Un autre grand rôle, c’est dans le film «Un fils» de Mehdi Barsaoui. Vous avez été en lice pour le césar de la meilleure actrice. Est-ce que vous avez prévu ce succès ?
Je ne peux pas prévoir si un rôle sera primé. Je le fais bien et c’est tout. Je prends le scénario qui me captive et me convient et je ne m’attends pas à des distinctions après. C’était une excellente collaboration avec un réalisateur sensible, qui sait ce qu’il veut. C’était aussi une ambiance magnifique avec mon partenaire Sami Bouajila. Je pense que c’est ça l’essentiel. Après, les nominations et les prix, c’est bien, mais je ne me concentre pas vraiment sur ça.
Est-ce que vous avez une préférence pour des scénarios particuliers ?
Je veux un texte qui sache me convaincre et qui soit épanouissant. Je n’aime pas les rôles très linéaires. Si on me donne à choisir entre 20 jours de tournage pour jouer un personnage monotone et un petit rôle bien riche de trois jours seulement, je prendrai le deuxième.
Vous avez longtemps gardé votre métier d’hôtesse de l’air en parallèle avec votre vie d’actrice. Comment était-ce possible de gérer deux carrières à la fois ?
Je me suis trouvée obligée de démissionner finalement. C’était à contre-cœur, mais il a fallu faire un choix. Je devais aussi passer plus de temps avec mes filles, surtout après mon divorce.
La principale contrainte de mon ancien métier était le fait d’être injoignable pendant des heures, ce que je ne pouvais pas me permettre avec ce nouveau train de vie imposé par mes engagements artistiques et familiaux. Mais je continue à aimer la compagnie à laquelle je travaillais et à la défendre. Je garde toujours ce sentiment d’appartenance.
Une autre casquette de Najla Ben Abdallah, vous représentez de grandes marques en Tunisie. Peut-on vous considérer comme une icône de la mode ?
Je ne peux pas dire que j’appartiens vraiment au milieu de la mode. Je ne sais même pas me prendre de beaux clichés. D’autres célébrités tunisiennes sont plus dignes de cette étiquette et ne se contentent pas de suivre les tendances, mais les créent carrément. Moi, je m’habille simplement. J’opte toujours pour des couleurs sobres. Mais, en contrepartie, je viens du milieu publicitaire. C’est ainsi que je me suis fait connaître dès le début. Donc, ma collaboration avec des marques sur Instagram n’est pas loin de ce que j’ai toujours fait, notamment à travers les spots filmés diffusés à la télé. C’est une continuité avec le même esprit.
Vous avez plus d’un million et demi de fans sur Instagram. À quel point votre présence sur les réseaux sociaux est-elle importante dans votre vie ?
Je ne suis pas sur Instagram pour ce qu’il est réellement. Je ne poste pas quotidiennement comme d’autres noms qui se sont popularisés sur les réseaux sociaux. J’ai beaucoup d’autres occupations à gérer. La création de contenus est un métier à part. Je ne maîtrise pas tous ces détails. D’ailleurs, des fois, je mets des publications sur la guerre, l’écologie. Des choses qui n’intéressent pas vraiment les utilisateurs de cette application, mais je le fais quand même. Quand je prends des photos pour partager des moments personnels, je le fais spontanément. Le reste, c’est un contenu publicitaire par rapport aux marques avec lesquelles je collabore.
Est-ce qu’on vous verra sur écran au mois de Ramadan prochain ?
Probablement oui. Il y a un projet en cours de négociation en Tunisie. J’ai également fait un rôle principal dans une série historique marocaine intitulée «Al waad» (La promesse).Elle a été diffusée sur une plateforme digitale et a eu beaucoup de succès. Mon rôle est en arabe littéraire. Nous avons tourné deux autres saisons qui seront diffusées prochainement. La série reprend l’histoire de la région et la Tunisie y est fortement présente. D’ailleurs, le réalisateur, Mohamed Khiari, est tunisien.