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Notre invitée est Raoua Tlili, née le 5 octobre 1989 à Gafsa, athlète handisport tunisienne, active principalement au lancer du poids et du disque F40 puis F41. Son petit gabarit de 1,33 m pour 51 kgs ne l’a pas empêchée de soulever des montagnes et d’accomplir ses rêves. Elle nous a raconté son parcours, ses impressions sur le niveau des athlètes paralympiques tunisiens et surtout ses objectifs sans cesse renouvelés. Car elle est loin de vouloir s’arrêter à 35 ans bien sonnés. «Tant que le physique et le mental répondent, l’aventure continue», clame-t-elle.

Pouvez-vous raconter votre parcours sportif et comment vous en êtes venue à la pratique du lancer du poids et du disque handisport ?  

«J’ai commencé avec la pratique du lancer du poids à la base, avant de lui joindre celui du lancer du disque, toutes disciplines classées F41. Mes grands débuts ont eu lieu en 2006, aux championnats du monde paralympique à Assen, en Hollande, au cours desquels j’ai obtenu mes premiers succès».

Pourriez-vous donner votre décompte des médailles depuis vos débuts jusqu’à aujourd’hui ?

«Oui, je compte, à ce jour, un total de 20 médailles, à raison de 10 obtenues lors des championnats du monde et 10 lors des JO paralympiques et une autre aux Jeux africains».

A quel âge avez-vous découvert votre passion pour ce sport, et qu’est-ce qui vous a attirée spécifiquement vers le lancer du disque ?  

«Les sportifs porteurs de handicaps peuvent pratiquer un sport, avec des critères d’adaptabilité bien définis, en fonction du handicap. Pour ma part, je n’ai pas pu exercer le pratique des disciplines de saut à la perche ou du lancer du marteau».

 Quel est le souvenir de votre première médaille et la médaille qui vous a procuré le plus de joie ?

 «J’ai remporté la 1ère médaille de ma carrière, avec le bronze au lancer du poids F40. L’émotion était très forte, mais elle reste en-deçà de ce que j’ai ressenti, lors des jeux paralympiques qui ont suivi avec la moisson de médailles obtenues. Il faut dire que l’émotion que j’ai ressenti d’être médaillée, lors des jeux paralympiques, est particulière. Décrocher une médaille, lors de ces joutes, constitue le Graal ! »

Comment avez-vous géré les premières étapes de votre carrière, notamment les défis liés à l’entraînement et à la compétition ?

 «Les longues heures de sport sont faites également de massages avant chaque compétition et une préparation minutieuse qui se déroule durant une grande partie de ma vie sportive, soit depuis 2016. Il y a un nouveau cap à atteindre encore, donc je fais le maximum d’efforts pour garder le rythme. Seulement le staff technique accordé aux sportifs paralympiques est réduit à une 1 ou 2 personnes. Mon bras droit est l’entraîneur, mais pour le côté moral, il y a un accompagnement manquant et absent pour le volet psychologique et mental. Beaucoup d’argent a été perdu ou dilapidé sans doute pour mauvaise gestion, avec un résultat en deçà des attentes. Le ministère de la Jeunesse et des Sports doit mettre les moyens qu’il faut, pour obtenir de meilleurs résultats globaux lors des échéances futures. Un des symboles du manque de matériel est que le filet du lancer du disque n’a pas été fourni. Ceci plombe la qualité de la préparation de ma discipline sportive pour les championnats du monde, prévus en septembre 2025 en Inde».

Quels sont, selon vous, les aspects les plus importants de la technique au lancer du disque handisport ?

 « A la base je me spécialisais uniquement au lancer du poids et par la suite j’ai trouvé mon compte au lancer du disque, si bien que j’ai obtenu des médailles dans les deux catégories de ma discipline de prédilection F41. J’ai ressenti plus de légèreté dans l’exécution de mes gestes, au lancer du disque qui est, pourtant, encore plus difficile à exécuter que celui du lancer du poids».

Comment conciliez-vous votre vie d’athlète de haut niveau avec votre vie personnelle comme la famille et les amis ?

«Je consacre de plus en plus de temps à la pratique de mon sport au fil de l’avancée de ma carrière, si bien que je suis au firmament de celle-ci, ne pouvant plus me résoudre à passer du temps, en dehors du sport. La famille et les amis doivent se résoudre à ma nouvelle réalité et faire preuve de compréhension, ce qui est le cas et je les en remercie pour cela».

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