En plein été, les clubs de robotique pour enfants séduisent de plus en plus de familles tunisiennes. Mais au-delà de leur aspect tendance, que valent-ils vraiment ? Sont-ils le passage obligé pour former votre enfant à la technologie et se préparer au tout-numérique ?
Les retours d’expérience et études récentes sont unanimes et estiment finalement que la robotique éducative constitue bien plus qu’un simple loisir innovant, car elle offre un environnement d’apprentissage à la fois ludique et exigeant.
Dans ces clubs, l’enfant s’initie aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (STEM) sans même s’en rendre compte. En effet, monter un robot, le programmer pour franchir un obstacle ou accomplir une tâche développent non seulement des compétences techniques essentielles, mais aussi la créativité et la capacité à résoudre des problèmes complexes, et c’est d’ailleurs très utile pour le parcours scolaire.
Par ailleurs, la robotique favorise l’esprit d’équipe, en raison du caractère collectif des projets qui sont conçus en groupe, ce qui oblige chaque participant à collaborer et communiquer avec les autres membres de l’équipe. Très souvent, des pannes ou des échecs surviennent lorsqu’on construit un robot, ce qui pousse l’enfant à persévérer, à réfléchir à ce qui a causé la panne ou empêché l’invention de fonctionner, alors il expérimente, en toute autonomie, jusqu’à parvenir seul à la solution.
« J’aime tout dans la robotique ! Quand je suis dans le club, je suis dans mon élément et je suis toujours impatient d’y aller », nous dit Nasr, un petit garçon de 11 ans qui a des troubles d’attention et qui a trouvé dans le club de robotique une sorte de vocation.
Les clubs, structurés autour d’ateliers progressifs, ouvrent aussi la voie aux métiers du futur. Initiés dès le plus jeune âge à la programmation, à la conception 3D ou à l’intelligence artificielle, les enfants acquièrent une longueur d’avance sur le marché du travail de demain, où ces compétences seront au cœur de nombreux secteurs.
Contacté par La Presse, Yassine Rabhi, ingénieur docteur en système embarqué et IA et fondateur de la startup AgriGo+, note que, malgré l’existence de clubs très sérieux, certains surfent sur la mode de la robotique pour attirer les parents, avec des tarifs élevés, peu de contenu concret, et parfois un manque total de suivi pédagogique. « Ils n’ont parfois même pas le matériel adapté », nous explique-t-il.
Par ailleurs, même les clubs sérieux et avec beaucoup de bonne volonté peuvent avoir des difficultés à trouver le bon matériel avec une qualité satisfaisante, notamment au niveau des composants électroniques nécessaires.
« Certains clubs doivent improviser avec ce qu’ils trouvent, ce qui peut limiter l’apprentissage des enfants ou empêcher de mener à bien certains projets », précise-t-il.
Pour éviter les mauvaises surprises, notre professionnel du domaine préconise la vérification des compétences réelles des formateurs et pourquoi pas demander à voir les projets qui ont été menés, pour voir si c’est vraiment intéressant.
« N’hésitez pas à comparer les prix, pas la peine de se ruiner parce que c’est un club high-tech », indique notre interlocuteur.
En fait, pour Yassine Rabhi, un bon club doit impérativement éveiller la curiosité de l’enfant, lui permettre de progresser et l’habituer à manipuler du matériel de qualité. Il ne s’agit pas seulement de lui faire assembler des pièces sans explication. L’important, c’est que l’enfant en ressorte avec des compétences et l’envie d’apprendre davantage.