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L’augmentation mammaire fait son grand retour, mais loin des excès d’autrefois, portée par des choix intimement réfléchis, sobres et alignés avec la singularité de chaque femme. Cette chirurgie ne fait plus de bruit, mais devient plus plébiscitée que jamais : silencieuse, mais triomphante ! Regard sur cette tendance discrète, mais puissante.

Le tabou se lève doucement… mais sûrement

Longtemps entourée de controverses et de jugements, l’augmentation mammaire sort peu à peu de l’ombre et est considérée un geste presque intime et pour soi. Ce qui était autrefois perçu comme une démarche honteuse est désormais abordé avec plus de liberté, de fierté… et de bienveillance. Si beaucoup de femmes choisissent encore de ne pas en parler ouvertement, la parole se libère davantage et les témoignages se multiplient entre amies et sur les réseaux sociaux, mais surtout les regards changent. Loin des clichés, cette chirurgie est aujourd’hui comprise comme un acte profondément personnel et bien assumé. Le tabou s’efface, doucement, mais sûrement, au rythme des femmes qui reprennent la main sur leur corps et leur image. Ces femmes n’hésitent plus à franchir le pas, mais sans en faire un étendard. Ce boom, c’est celui du refait naturel, du sur mesure, de la reconnexion à soi.

Pour le style ou pour l’estime ? Caprice ou quête de soi ?

Derrière chaque désir de s’offrir une augmentation mammaire se cache une motivation singulière, bien plus profonde qu’une simple aspiration esthétique. Si certaines femmes assument pleinement une démarche de style, pour un meilleur paraître alimenté par un goût de l’harmonie des formes ou par l’envie d’accentuer leur féminité, d’autres poursuivent cette aventure pour éradiquer un complexe profond, souvent ancien responsable d’un mal-être permanent, silencieux mais destructeur. L’estime de soi se trouve fragilisée et le conflit entre esprit et image corporelle s’élargit. Entre coquetterie assumée et quête identitaire, la frontière est souvent étroite. Ce n’est pas tant une envie de se transformer que celle de se sentir enfin alignée avec son image, de faire la paix avec son corps et de mieux s’appartenir à soi-même. Au fond, qu’il ne s’agit pas seulement d’esthétique, mais aussi d’une reconstruction psychologique et une affirmation de soi par une confiance amplement reconquise. Bref, la poitrine est le visage de la féminité.

Vers une technologie plus douce

Fini les implants d’autrefois et les injections de graisses non épurées. Toutefois, à ce jour, ce sont les mêmes procédés thérapeutiques pour aboutir à une augmentation mammaire. Ce qui diffère des techniques d’antan, c’est le perfectionnement des matériaux et des modalités de fabrication des implants (prothèses), ainsi que la façon de faire pour une chirurgie mini-invasive, plus douce et plus efficace avec un rendu naturel, loin des volumes disproportionnés et des formes figées. Certains choisissent les implants, d’autres le lipofilling voire leur association.

Les implants actuels sont en gel de silicone cohésif, souples au toucher, plus sûrs et plus stables suite à l’amélioration de la texture de leur paroi. Ils existent en formes rondes ou anatomiques (en goutte), et sous différents volumes et dimensions, à choisir en fonction de la morphologie de départ et du rendu souhaité, évidemment qui se fondent dans la silhouette en toute délicatesse. Une esthétique plus élégante, sans «montrer» qu’on a refait les seins. Il faut que ça soit joli, mais discret, loin du spectaculaire. Tout simplement valoriser la féminité naturelle et fragile, sans ostentation ni vulgarité.

Le lipofilling mammaire est une technique qui séduit celles qui ne désirent pas avoir un corps étranger. Cela s’obtient par l’injection, dans les seins, de la graisse épurée, prélevée sur une autre zone du corps. Mais, il faut avoir assez de graisse à prélever pour enfin obtenir un gain de volume modéré et il faut savoir que 30% de la graisse réinjectée se résorbe. Ce qui peut nécessiter plusieurs séances de lipofilling. Cette méthode ne peut pas se concevoir pour les femmes minces à petite poitrine.

Épreuve physique et émotionnelle

Bien que ce soit à visée esthétique, l’augmentation mammaire reste une intervention chirurgicale. Certes de confort, mais sa préparation ne diffère en rien d’autres types d’interventions, si ce n’est avec beaucoup plus d’exigences. D’abord, elle doit être mûrement réfléchie et bien consentie, décision aidée par les conseils de votre chirurgien qui vous informera des moindres détails des alternatives chirurgicales, des suites post-opératoires, des résultats escomptés et des éventuelles limites. L’anesthésie générale doit être aussi bien préparée en vérifiant soigneusement votre état de santé global. La préparation et le planning préopératoire sont essentiels pour vous permettre de vivre cette expérience miraculeuse en toute sécurité et pour vous garantir l’accès aux résultats escomptés. Bien sûr, après l’intervention, vous allez suivre votre corps et l’accompagner avec soins et attention jusqu’à la fin de la convalescence tout en respectant les consignes de votre chirurgien, lui-même sera à votre écoute en toute bienveillance. Néanmoins, vous aurez à supporter et gérer une certaine douleur transitoire, laquelle dépendra de la position des implants, derrière la glande ou derrière le muscle, et aussi de la qualité des gestes opératoires, délicats ou agressifs, sans oublier la prédisposition individuelle de chacun quant aux sensations douloureuses. Par ailleurs, vous aurez à subir, durant la période de convalescence, une certaine contrainte dans votre quotidien avec des restrictions de certaines habitudes telles que l’activité sportive, la conduite, les baignades, etc.

L’enthousiasme avant l’intervention est fort mêlé par une certaine peur et crainte. Ce qui est normal. Sans doute c’est une intervention chirurgicale ! Le bistouri traverse l’esprit et stimule le stress, c’est pareil pour tout le monde. Une fois le pas franchi, l’appropriation d’un nouveau corps, comme imaginé ou presque, et la découverte de nouvelles sensations tactiles et visuelles entraîne chez la plupart des femmes une expérience émotionnelle particulière, très souvent agréablement décrite, comme une renaissance et une bascule identitaire tant attendue.

 

Idées reçues : Le vrai du faux

❌ «Une augmentation mammaire est faite pour séduire les autres»

Faux, les motivations des femmes qui y ont recours sont bien plus profondes qu’on ne l’imagine. Cela n’a rien à voir avec la séduction extérieure, tel est le préjugé le plus répandu. Il s’agit d’une réponse courageuse à un complexe permanent et accablant face à une image corporelle détériorée, afin de regagner l’estime et la confiance en soi. Sinon plaire à soi-même ou aux autres n’a aucun inconvénient !

❌ «Je ne pourrai plus allaiter si je me fais opérer»

Faux, les techniques d’aujourd’hui permettent de préserver les canaux galactophores et les glandes mammaires, ce qui permet de préserver la possibilité d’allaitement. Bien sûr, cela se discute avec votre chirurgien pour vous réaliser la technique adéquate. Cependant, dans les cas d’agénésie des seins (absence congénitale), la production de lait ne pourra pas être assurée et les prothèses n’ont aucun retentissement non plus.

❌ «Les prothèses explosent dans l’avion ou en plongée»

Faux. Les implants mammaires sont conçus pour résister à de fortes pressions, bien au-delà de ce que l’on peut rencontrer en avion ou sous l’eau. Aucun risque d’explosion en vol, ni en plongée sous-marine. Ce mythe est tenace, mais complètement infondé.

✅ «Mes implants ne sont pas définitifs, je dois les changer»

Vrai. Les implants actuels ont une durée de vie bien plus longue que les anciennes générations. Bien qu’ils puissent rester en place sans souci tant qu’il n’y a ni rupture ni complication (fuite de silicone ou formation de coque), ils doivent être changés ou tout simplement enlevés, passé un délai de 10 à 15 ans selon les indications de votre médecin.

✅ «Je vais perdre toute sensibilité»

Pas forcément. Une légère baisse de sensibilité autour du mamelon peut survenir après l’intervention, surtout au début, mais elle est souvent temporaire et la majorité des patientes retrouvent une sensibilité normale ou quasi normale au bout de quelques mois, à partir du 6e mois jusqu’à 2 ans. Dans de très rares cas, une perte de sensation peut persister, mais cela dépend du trajet des nerfs et de la technique chirurgicale utilisée.

Franchement, les influenceuses, essayant d’imposer des modèles irréalistes, participent désormais à un mouvement de ras-le-bol collectif des images stéréotypées, retouchées et artificielles véhiculées sur les réseaux. Les femmes d’aujourd’hui, en quête de cette chirurgie raffinée, veulent de la sincérité, de l’authenticité et du sur-mesure, loin des corps clonés ou standardisés. Elles désirent des seins qui leur ressemblent, en harmonie visuelle et subtilité sensuelle. Ils sont refaits, oui, mais pensés, pesés, adaptés, intégrés et parfaitement assumés. On les veut discrets, naturels, fidèles à ce que l’on est à l’intérieur et à ce qu’on aurait dû avoir.

Imen MEHRI TURKI

Médecin Expert Chirurgie Maxillofaciale et Esthétique

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