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Sur nos smartphones, toutes les applications ou presque sont gratuites… et même si l’application est payante, le plus souvent, il y a bien une version gratuite. Mais un adage moderne nous dit lorsque c’est gratuit, c’est que le produit, c’est vous ! Arrêtons de tourner autour du pot (ou de l’algorithme) et entrons dans le vif du sujet ! Vous êtes-vous demandé un jour où vont vos données que vous consentez à donner généreusement pourvu qu’on mette à votre disposition une application qui vous simplifie la vie? Même si vous faites semblant de ne pas le savoir, en fait, lorsque vous utilisez une application, eh bien, vous donnez une véritable mine d’informations aux entreprises.

Votre identité, vos photos, votre localisation en temps réel, vos historiques de navigation, vos interactions sur les réseaux sociaux (même les messages privés), vos empreintes digitales (eh oui, le pouce que vous mettez pour déverrouiller votre smartphone), votre état de santé et éventuellement vos maladies… tout cela devient une marchandise qui se vend à la bourse des données personnelles.

Vous êtes écoutés en permanence

L’information de la semaine côté tech, c’est sans doute cette affaire Siri, vous savez ce sympathique assistant vocal de Apple. Eh bien, Apple vient, en effet, de verser la modique somme de 95 millions de dollars aux Etats-Unis pour indemniser des clients qui l’accusent « d’écoute illicite ». Oui, Apple, et ce n’est pas la seule firme, écoute bien aux portes.

En France, suite à un signalement d’un lanceur d’alerte, un ex-employé de Apple, Thomas Le Bonniec, 29 ans, la Ligue des Droits de l’Homme a déposé une plainte contre cette entreprise du Gafam. Thomas, comme beaucoup d’autres personnes recrutées, avait pour job d’écouter « les enregistrements de personnes en train de parler à leur assistant Siri ou sur des enregistrements captés à leur insu quand la machine se déclenchait par erreur» (source le journal Le Monde qui  a recueilli le témoignage lors d’une enquête).

Les données personnelles collectées par diverses entreprises sont souvent vendues ou exploitées à des fins commerciales. Les principaux acheteurs incluent des annonceurs, des courtiers en données et parfois des entités moins scrupuleuses. Ces informations sont utilisées pour créer des profils détaillés des consommateurs, permettant de cibler les publicités de manière plus précise et d’influencer les comportements d’achat. Par exemple, des entreprises peuvent analyser vos habitudes de navigation et vos interactions en ligne pour vous proposer des annonces personnalisées.

Revenons à notre question initiale alors, où vont nos données les plus intimes ? Elles sont tout bonnement « vendues » (oui, puisque vous êtes le produit), à des entreprises prêtes à payer le prix pour vous proposer, vous consommateur un produit qui correspond très exactement à vos envies du moment et à votre état du moment.

C’est ce qu’on appelle en marketing, le « microciblage»… mais ça, c’est dans le meilleur des cas, car il peut arriver que ces données partent vers des « courtiers en données » ou pires, des gens malintentionnés (lorsque vous téléchargez des applications peu sûres). En fait, les courtiers en données rachètent des informations brutes, les traitent, les organisent, puis les revendent à d’autres entités. Et ces entreprises ne le font pas en cachette, ce sont des entreprises qui ont pignon sur rue, à l’instar de l’Irlandais Experian, qui a déclaré en 2024 un chiffre d’affaires de 7,1 milliards de dollars, l’Américain Equifax, dont le chiffre d’affaires en 2024 s’élève à 5,68 milliards de dollars, ou encore des entreprises sionistes comme Verint Systems, spécialiste dans l’analyse des données et le renseignement d’entreprise.

Comment tenter de se protéger

S’il est difficile aujourd’hui d’échapper totalement à la collecte de données sur smartphone, on peut faire en sorte de limiter les dégâts et la première des règles est de ne pas installer tout et n’importe quoi sur son téléphone intelligent. Par ailleurs, il ne faut surtout pas donner aux applications plus d’accès qu’elles n’en ont besoin. Pourquoi un jeu aurait-il besoin de votre localisation en permanence par exemple ?

En naviguant sur le web, vous pouvez aussi privilégier l’utilisation de ce qu’on appelle un VPN (qui change votre adresse IP) et aussi d’utiliser des navigateurs respectueux de la vie privée comme Brave.

Ah, et ces assistants vocaux qui écoutent en arrière-plan ? Nous pourrions tout simplement les désactiver si on ne les utilise pas. Pour les plus soucieux, vous pouvez opter pour des « bloqueurs de traqueurs et de pubs » qui compliquera la tâche de tous ceux qui voudraient accéder à vos données personnelles.

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