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Notre invité n’est autre que le joueur de tennis tunisien Aziz Dougaz, classé premier en Afrique, dans le monde arabe et en Tunisie. Il nous parle de sa carrière, de ses ambitions, de sujets autres que le tennis. Ambitieux, serein et armé de volonté, Aziz peut regarder l’avenir avec optimisme. Entretien.

Pour un début de saison, on peut dire que 2025 commence fort bien par rapport aux saisons précédentes…

Effectivement, c’est mon meilleur début de saison dans ma carrière, chiffres à l’appui. J’ai pu accéder au tableau final de l’Open d’Australie après un bon parcours aux qualifications, j’ai battu des joueurs mieux classés que moi, et j’ai pu apprendre et progresser à tous les niveaux du jeu. Je gagne des points, j’essaye d’être au maximum de tournois ATP. Bref, ça commence bien lors de cette saison 2025

La question classique, quels sont vos objectifs pour cette saison ?

Améliorer mes performances et être le plus régulier possible. Egalement, je vise à être présent au tableau final des trois tournois grands chelem qui restent. Ceci devra m’aider à avancer au classement et rentrer dans le Top 150 en jouant plusieurs tournois, les Challengers en premier lieu.

Quels conseils donnez-vous aux jeunes joueurs passionnés qui veulent réussir à atteindre le haut niveau ?

C’est un conseil qui paraît un cliché : il faut toujours croire en soi et faire des sacrifices. Le tennis est une discipline exigeante et impitoyable. On doit, certes, gagner, mais on doit également accumuler de l’expérience en perdant. Les défaites sont utiles, au même titre que les victoires, pour apprendre et pour se forger un mental. Et aussi pour atteindre un haut niveau de performance.

On ne peut pas parler de tennis tunisien et ne pas évoquer le phénomène Ons Jabeur. Vous, qui jouez partout dans le monde, comment percevez-vous l’impact de Ons ?

C’est simple, Ons a réussi grâce à ses performances à faire connaître la Tunisie. Elle a véhiculé une belle et forte image, et ça, je le sens chaque fois que je me déplace. Ons est une belle vitrine pour le pays, pour sa notoriété dans le monde. Les gens l’aiment et se demandent qui est-ce, d’où elle vient et veulent connaître plus la Tunisie. C’est un impact considérable et inestimable sur le plan notoriété du pays. Mais sportivement, il n’y a pas eu vraiment un impact sur le tennis tunisien. Les clubs restent ce qu’ils sont et n’ont pas développé leurs méthodes de travail pour découvrir d’autres talents. Les sponsors ne croient pas encore au tennis et ne veulent pas associer leur image à celle des joueurs qui gagnent en Afrique, dans le monde arabe et qui percent au circuit ATP. Dommage que l’impact Ons Jabeur ne soit pas si palpable sur le tennis tunisien.

Parlons de la vie d’un joueur de tennis de haut niveau comme vous. D’un tournoi à un autre dans les quatre coins de la planète, d’un aéroport à l’autre, d’un hôtel à l’autre, c’est pénible. Comment faites-vous pour tenir le coup ?

C’est cela le tennis professionnel, il est impitoyable et usant. Je n’ai aucune « stabilité » avec des navettes et des voyages pour jouer. Tu ne peux rien prévoir dans ta vie tellement c’est aléatoire et en fonction des résultats. Tu peux perdre d’entrée sur un tournoi et voyager le lendemain pour t’inscrire et préparer un autre tournoi, comme tu peux rester toute la semaine et gagner pour aller vite jouer ailleurs.

Quand on se déplace, on doit penser au moyen de transport, à l’hébergement. C’est dur quand même de perdre et de devoir partir tout de suite en train ou en avion pour un autre tournoi. Personnellement, je me suis habitué à ce rythme fou même si, mentalement, c’est dur à gérer.

Comment meuble Aziz Dougaz son temps ; quels sont vos divertissements et « hobbies » ?

A part les matches et les entraînements, il y a assez de temps à meubler par les loisirs. J’ai suffisamment de temps pour exercer ou vivre une passion. Mes passe-temps ou divertissements sont essentiellement deux choses : le sport de haut niveau et la géopolitique. J’aime regarder les matches de grande renommée dans plusieurs sports outre le tennis, tels que le hand, la F1. Et je suis aussi intéressé par les émissions et les plateaux politiques, les documentaires géopolitiques, les conférences de presse des dirigeants politiques, sans oublier les documentaires qui retracent l’histoire du monde.

Le rôle de la famille dans votre carrière

En tennis et dans n’importe quel sport individuel, la famille est une pièce maîtresse pour un jeune surtout. La famille est d’un soutien moral et financier inestimable. Les parents, ce sont ceux qui croient le plus en leur enfant et en ses chances de percer. C’est un chemin très long, très rude et qui demande tant de sacrifices de la part des parents qui suivent de près la carrière de leur enfant. Ma famille m’a beaucoup aidé. Je dois beaucoup à mes parents. Ce sujet, j’en sais beaucoup. Je suis passé par-là et j’ai vu à quel point mes parents m’ont soutenu.

Vos rêves les plus chers ?

Je vais  en citer deux : d’abord gagner un tournoi ATP 250, et puis disputer la deuxième semaine d’un tournoi de grand chelem.

Si ce n’était pas le tennis, quel qu’aurait été votre métier préféré ?

Je dirais celui d’entrepreneur. Je ne suis pas fait pour les emplois classiques hiérarchisés où je travaille pour le compte des autres. J’aime monter mon entreprise, diriger des personnes et prendre des risques pour l’intérêt de l’entreprise. C’est d’ailleurs ma future reconversion une fois ma carrière de joueur terminée.

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