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Il y a, dans les yeux d’un chien qui vous regarde sans juger quelque chose de profondément apaisant. Une vérité silencieuse et  une présence pleine qui n’ont pas besoin de mots. Depuis des années, les scientifiques s’y intéressent sérieusement : les animaux ne sont pas seulement des compagnons fidèles, ils peuvent aussi devenir de véritables partenaires de soins. C’est ce qu’on appelle la zoothérapie, ou médiation animale. Une pratique à la frontière de la médecine et de la psychologie.

L’idée que les animaux peuvent nous faire du bien n’est pas nouvelle. Déjà, au IVe siècle avant J.-C., Hippocrate vantait les bienfaits de l’équitation sur le moral. Au XVIIIe siècle, en Angleterre, des malades mentaux étaient mis en contact avec des animaux de ferme pour apaiser leurs troubles. Mais ce n’est qu’au XXe siècle que le terme « zoothérapie » a été officiellement utilisé, notamment par le psychiatre américain Boris Levinson, qui remarqua l’amélioration spectaculaire d’un enfant autiste en présence de son chien.

Depuis, la pratique a fait son chemin. Elle s’est installée dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les centres pour enfants en situation de handicap, les prisons, les établissements scolaires. Chaque fois, le constat est le même : le lien à l’animal agit comme un déclencheur émotionnel, un facilitateur de communication, un catalyseur d’apaisement.

Les études sont unanimes : la présence d’un animal peut faire baisser la pression artérielle, réduire l’anxiété, stimuler les capacités cognitives, voire accélérer la guérison post-opératoire.

La zoothérapie ne s’improvise pas. Elle repose sur des duos bien particuliers : un professionnel formé à la médiation animale (psychologue, éducateur spécialisé, infirmier…) et un animal spécifiquement éduqué pour cela.

Car tous les animaux ne sont pas faits pour soigner, et tous les humains ne savent pas accompagner. C’est un métier. Une vocation, même.

Les chiens sont les plus utilisés, mais d’autres espèces s’y prêtent merveilleusement comme les chevaux, chats, lapins, cochons d’Inde, ânes… Il existe même des programmes avec des dauphins ou des oiseaux. Chaque animal a son langage, sa douceur, son pouvoir et la zoothérapie agit en sorte de mettre les animaux au service de la relation homme/animal.

Dans un monde où la médecine devient parfois trop technique, trop déshumanisée, la zoothérapie réintroduit l’émotion, l’empathie, la lenteur. Elle ne remplace pas un traitement, elle le complète en donnant envie de guérir.

Alors non, les animaux ne sont pas là que pour nous distraire, ils peuvent aussi soigner à leur manière.

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