Début des années 2020, l’IA générative suscite un engouement planétaire, et, depuis, les théories vont bon train et on spécule déjà sur le remplacement de l’homme par la machine. Les investisseurs injectent des milliards et les gouvernements s’empressent d’annoncer des stratégies nationales, obligeant les entreprises à carrément se réorganiser autour de l’IA. Mais si, comme d’autres révolutions promises avant, l’IA se heurtait à un mur infranchissable ? Et si cette bulle IA explosait à la figure du monde ?
Des coûts exorbitants
L’un des premiers freins qui pourraient compromettre les plans des chantres de l’IA est sans aucun doute celui des coûts intenables de l’IA, car leurs modèles nécessitent des quantités d’énergie et de puissance de calcul colossales. Seulement voilà, avec la montée des prix de l’électricité et la rareté des semi-conducteurs avancés, le coût d’entraînement et de maintenance devient insoutenable pour la plupart des entreprises, qui, même si elles continuent d’investir, peinent à rentabiliser leurs technologies.
L’autre menace qui plane sur l’IA est que, avec le temps, le public et les entreprises se rendent de plus en plus compte qu’elle n’est pas une panacée. Les machines produisent certes du texte, des images ou du code, mais peuvent très difficilement, dans la pratique, remplacer les compétences humaines complexes. Pour les entreprises, les promesses d’automatisation n’ont pas été tenues. En fait, et si l’intelligence artificielle n’était pas réellement intelligente au sens humain, car elle ne crée jamais « ex nihilo ». En clair, ses performances reposent sur les données, modèles, et règles créés ou fournis par les humains, c’est comme une sorte de miroir de nos savoirs accumulés.
Par ailleurs, la régulation pourrait constituer un des freins majeurs du développement de l’IA à grande échelle. En effet, face aux risques de désinformation, ou encore de violation du droit d’auteur (comme nous l’avons expliqué ce sont nos données qui sont restituées par l’IA), les régulateurs veulent de plus en plus adopter des législations restrictives. Ainsi, les barrières juridiques ne vont pas du tout aider l’IA à dominer le monde.
Selon certains observateurs, au fil de la décennie, l’IA perd son aura d’outil « indispensable », même si elle reste présente dans plusieurs secteurs, comme outil d’aide (santé, recherche scientifique, automatisation industrielle). Les start-up qui ont poussé comme des champignons commenceront à fermer ou à se regrouper, par manque de rentabilité et absence de financement, car les fonds d’investissement, voyant la perte de rentabilité, seront plus frileux, se retirent, alors les géants du numérique vont petit à petit réorienter leurs ressources vers des technologies plus prometteuses : l’énergie, la biotechnologie ou encore la robotique.
Une IA domptée non dominatrice
On pourrait très bien imaginer qu’en 2040, l’intelligence artificielle ne disparaîtrait pas évidemment, mais deviendrait banalisée et utilisée comme outil technique secondaire.
« Sommes-nous dans une phase où les investisseurs sont globalement surexcités par l’IA ? Je pense que oui », déclarait, tout récemment, Sam Altman, le petit génie de l’IA et patron d’OpenAI.
Altman, qui compare explicitement le phénomène actuel à la bulle Internet des années 1990, faisant référence à l’excès d’optimisme et de spéculation.
Une étude menée par le MIT, le Massachusetts Institute of Technology, arrive à la conclusion que « 95% des projets en intelligence artificielle générative échouent à créer de la valeur mesurable », ce qui alimente le spectre d’une bulle prête à éclater après des investissements massifs, à l’image du krach boursier de la fin des années 1990, dû à l’explosion de la bulle internet.