Notre destination de cette semaine est La Goulette (Halk el Oued), une grande ville estivale qui attire chaque été des milliers de vacanciers. Mais, en hiver, il y a un autre charme caché. Elle devient plus intime. Elle séduit par une promenade au bord de la mer sans les foules étouffantes de l’été. Elle invite à l’évasion dans les ruelles et les lieux historiques.    

La Goulette est une célèbre ville de la banlieue nord. Cette ville cosmopolite est située à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Tunis. L’accès est très facile : en taxi, en voiture ou simplement par un train direct qui part de la station Tunis-Marine (TGM).    

D’après l’encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe, le nom arabe «Halk el oued» ou le nom français «La Goulette» n’est qu’une traduction du nom venant de l’italien gola (gorge). Un nombre important d’Italiens y vivaient aux XVIII^e et XIX^e siècles. «Ce terme de «gorge» désigne le goulet d’étranglement — un canal large de 28 mètres — grâce auquel le lac de Tunis communique avec le golfe de Tunis et aux bords duquel s’élève la cité. Ce passage à proximité d’une rade a fait de La Goulette le principal port du littoral tunisois après la destruction des installations portuaires de Carthage au début de la conquête arabe. Même si cette rade est peu abritée des vents d’hiver, il n’en existe pas d’autres dans le golfe qui auraient pu devenir le port avancé de Tunis.    

Symbole de puissance intellectuelle, ville de tolérance et d’harmonie, La Goulette a toujours été un lieu de brassage culturel : elle est l’image d’une société ouverte où cohabitaient musulmans, chrétiens et juifs. Les traditions et les rituels des différentes religions sont célébrés dans le grand respect. Un véritable havre de paix. Un mélange culturel qui a donné à La Goulette son charme et sa spécificité. 

Ainsi, la mémoire collective de la ville est l’addition de plusieurs mémoires essentiellement arabe et juive. Cette confrontation entre les différentes civilisations a donné un patrimoine culturel et culinaire très riche.  Peintres, photographes, auteurs, acteurs et autres sont tombés sous le charme de la ville. La Goulette était tout simplement une ville heureuse, où on aime profiter pleinement de la vie.  Elle a connu la naissance de plusieurs célébrités comme la fameuse actrice Claudia Cardinale et la grande avocate qui a défendu la cause féminine Gisèle Halimi. Entre mer et anciennes maisons blanches qui s’ouvrent directement sur la rue, ce lieu, malgré tout, continue à séduire beaucoup de personnes. En été, la ville ne dort jamais. Les rues, les cafés et les restaurants sont envahis par les estivants.

Mais, en hiver, La Goulette retrouve son calme. En cette période de l’année, la ville invite à l’évasion et à la découverte. Elle se vide partiellement car la plupart des personnes, qui aiment la visiter en été, redoutent les temps des pluies. Ainsi, les amoureux du calme peuvent profiter de cette ambiance pour explorer la vieille ville sans être submergés par la foule, faire une balade sur le canal de Kheireddine, se promener sur la corniche et savourer un bon thé à la menthe en s’asseyant sur un rocher tout en admirant la mer. La forteresse de La Goulette ou la «Karraka» est un monument historique à visiter absolument. Pour la langue tunisienne, ce mot a pris le sens de pénitencier puisqu’au dix-neuvième siècle, l’édifice goulettois avait été utilisé comme prison. Mais l’histoire de ce fort remonte au XVI^e siècle. Il a été construit pendant l’occupation espagnole (1535-1574). Le but était essentiellement défensif pour protéger la ville. Il jouait pendant des siècles un rôle militaire important. Un autre lieu à visiter est le port de La Goulette. C’est le principal port de la Tunisie. Il assure la quasi-totalité du transit des passagers. Ses constructions esthétiques attirent l’attention des visiteurs.

La Goulette est connue également pour ses fameux restaurants. Les amoureux de la cuisine seront gâtés. Un grand choix est offert : poisson grillé, plats de fruits de mer, briks…

BON VOYAGE !