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Une étude a été dévoilée en fin de la semaine dernière par Medianet portant sur les chiffres clés de l’usage d’internet, chez les Tunisiens. L’étude révèle, entre autres, qu’avec 84,9 % de sa population branchée à Internet, la Tunisie se hisse au quatrième rang africain derrière le Maroc, la Libye et les Seychelles. Ce bond de cinq points en un an traduit une démocratisation de l’accès, mais aussi une transformation profonde des usages, où le smartphone est devenu le prolongement naturel de la main. Alors qu’en 2012, le mobile, qui ne représentait que 4 % des connexions, en concentre aujourd’hui 77 %, reléguant l’ordinateur de bureau à un rôle secondaire, réservé aux accès directs et réguliers. La jeunesse tunisienne, elle, vit au rythme du web, particulièrement chez la tranche des 25-34 ans qui représentent près de 29 % des visiteurs sur plus de 300 sites tunisiens analysés. Derrière eux, les 35-44 ans (21,6 %) et les 45-54 ans (16,7 %) confirment que le web n’est plus l’apanage des seuls « digital natives » (ceux qui sont nés un smartphone à la main ). Les plus jeunes (18-24 ans) ne sont pas en reste, constituant 15,2 % des internautes, tandis que les seniors, bien que moins nombreux, s’approprient progressivement ces nouveaux territoires.

Des réseaux sociaux aux mille visages

Facebook, Messenger, Instagram, Youtube ou TikTok, les notifications s’enchaînent, c’est devenu le quotidien dans une Tunisie où 59 % de la population (soit 69 % des internautes) fréquentent quotidiennement les réseaux sociaux, véritables agoras modernes où se croisent actualités, divertissements et conversations personnelles.

Evidemment, Facebook et YouTube se partagent la première place avec 7,3 millions d’utilisateurs chacun, talonnés par l’incontournable TikTok (5,6 millions) et Messenger (5,5 millions). Instagram (3,5 millions), LinkedIn (2,4 millions) et Snapchat (1,6 million). En fait, cette répartition traduit également l’engouement de chaque génération pour un réseau social en particulier. Chez les moins de 18 ans, Instagram et TikTok règnent en maîtres, ils oscillent entre Instagram, YouTube et LinkedIn, jonglant entre information, apprentissage, divertissement et réseautage professionnel. Les 25-34 ans, eux, privilégient la polyvalence : actualité sur Facebook, inspiration sur Instagram, savoir sur YouTube, contacts professionnels sur LinkedIn. À mesure que l’âge avance, le balancier penche vers Facebook et YouTube, refuges familiers pour s’informer, se divertir et garder le lien avec ses proches. L’usage, lui aussi, se nuance : le divertissement explose sur TikTok et Instagram, l’apprentissage s’invite sur YouTube, le shopping s’immisce dans les fils d’actualité, et la communication s’articule autour de Messenger, WhatsApp et Instagram. Pour les seniors, Facebook reste un véritable refuge, une sorte de « place publique numérique », mais de plus en plus, LinkedIn s’impose comme le carrefour incontournable du réseau professionnel.

L’intelligence artificielle, nouvelle boussole numérique

Une nouvelle donne se greffe néanmoins depuis quelque temps pour transformer petit à petit l’usage d’Internet. Vous l’avez sans doute compris, c’est l’émergence de l’intelligence artificielle. En Tunisie, l’IA séduit d’abord les plus jeunes : 100 % des 18-24 ans et 91 % des 25-34 ans affirment avoir déjà adopté cette technologie, contre 84 % des 35-44 ans et 63 % des 45-60 ans.

Chez les plus de 60 ans, la curiosité reste timide, mais la tendance est là. ChatGPT, en tête avec 99 % d’utilisation, s’est imposé comme l’outil de référence, en raison sans doute de sa popularité, loin devant Gemini, Deepseek, Copilot et Perplexity AI.

Pour beaucoup, l’IA n’est plus un gadget, mais un véritable assistant : elle inspire, compare, résout, traduit, forme et c’est véritablement le cas pour 69 % des utilisateurs qui y puisent des idées créatives, 82 % pour rechercher un produit ou service, 70 % pour résoudre un problème technique. Même la recherche d’information, longtemps restée la chasse gardée des moteurs classiques de type Google, voit l’IA grignoter du terrain. Les chiffres en disent long : 46 % des Tunisiens y ont recours, contre 50 % qui restent fidèles aux moteurs traditionnels. Si son impact sur le trafic reste encore discret (0,03 % des sources fin 2024), 42 % des utilisateurs affirment déjà délaisser les moteurs de recherche au profit de l’IA.

La question de son remplacement fait débat : 68 % l’envisagent, 32 % s’y opposent, mais une chose est sûre : l’IA est bien confortablement installée dans le paysage.

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