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L’IA est partout, mais sait-on vraiment l’utiliser et comment parler avec elle ? A priori, c’est très facile, il suffirait d’ouvrir l’un de vos assistants IA et de poser une question. Sauf que généralement le résultat est assez médiocre, ou, au mieux, cela vous prendrait un temps fou à essayer de poser des questions encore et encore et encore, pour obtenir la bonne réponse à votre requête, quel que soit votre métier. C’est ainsi qu’à l’intersection de la technologie et de la créativité, une profession inédite fait irruption dans le paysage numérique : celle de Prompt Engineer. En Tunisie le métier reste méconnu du grand public, mais sous d’autres cieux, ce nouveau métier a le vent en poupe.

Un Prompt Engineer (ingénieur en prompts) est en fait un professionnel spécialisé dans la conception, l’ajustement et l’optimisation des instructions en langage naturel (prompts) destinées à des modèles d’intelligence artificielle générative tels que GPT, DALL-E, etc. En d’autres termes, son rôle est d’assurer la traduction des besoins utilisateurs ou métiers en requêtes exploitables par l’IA, afin d’obtenir des résultats optimaux et adaptés au contexte d’utilisation.

Un métier méconnu

En Tunisie, le métier encore très méconnu est pourtant pratiqué par des jeunes qui offrent leurs services à l’étranger en l’absence d’un marché en Tunisie. C’est le cas de Sawssen Bouguerra, Prompt Engineer depuis plus d’un an. « Mon job est de concevoir et de vendre des listes de prompts personnalisés à des entreprises de différents secteurs, principalement à l’étranger. En clair, je crée des prompts sur mesure pour des sociétés, en particulier dans le marketing, les ressources humaines et le branding. Je travaille beaucoup avec des agences et des marques », explique -t-elle à La Presse.

De formation marketing, elle a rapidement saisi le potentiel de l’intelligence artificielle générative, au point d’en faire une véritable spécialité. « Il faut comprendre qu’à chaque nouvelle version d’un modèle, les prompts deviennent plus complexes, plus puissants. Il faut constamment s’adapter, affiner, tester», nous dit-elle avec beaucoup d’engouement et de passion.

Si le métier reste encore marginal en Tunisie, la demande explose ailleurs, selon elle, la demande provient aujourd’hui essentiellement de clients aux Etats-Unis et dans des pays du Golfe, particulièrement Dubaï.

Comme beaucoup de jeunes prompt engineer, Saoussen aimerait que les entreprises tunisiennes, notamment les agences de communication, les cabinets RH, marques ou médias, prennent conscience de l’importance stratégique du prompt engineering. Pour elle, intégrer cette expertise permettrait non seulement de gagner un temps précieux dans la création de contenus, la gestion de données ou l’automatisation de tâches, mais aussi de réaliser des économies substantielles. Toutefois, aujourd’hui, cette ambition se heurte à une méconnaissance des décideurs, qui pensent, à tort, maîtriser l’outil IA.

Pour mieux comprendre le métier, prenons par exemple d’un outil IA qui a la cote en ce moment «Veo3» qui permet de créer des vidéos par IA, de sorte qu’il devient quasiment impossible de distinguer le vrai du faux, son réalisme est tout simplement exceptionnel. Si vous voulez faire une blague à un ami ou vous amuser, c’est un jeu d’enfants. En revanche, si votre objectif est de créer du contenu professionnel avec cet outil, alors c’est une autre paire de manche.

Pour un contenu vraiment

professionnel

Sans l’expertise d’un prompt engineer, il est difficile d’obtenir des vidéos vraiment professionnelles, car l’IA risque d’interpréter de manière trop générique, d’introduire des erreurs ou de manquer la subtilité recherchée. C’est là qu’intervient le professionnel, donc le prompt engineer pour faire le lien entre l’intention humaine et la capacité technique de Veo 3, et vous permet au final d’obtenir un rendu cinématographique, commercial ou encore éducatif de très haut vol.

Si le métier est en plein boom, cela ne veut pas dire que n’importe qui peut s’improviser prompt engineer, car ce métier exige une double culture. D’un côté, une solide compréhension des modèles d’intelligence artificielle et des principes du machine learning et de l’autre, un esprit créatif et une grande capacité rédactionnelle. S’y ajoutent des compétences en programmation (Python particulièrement).

«Aujourd’hui, le métier s’est rapidement diversifié, selon les secteurs d’activité, les besoins des entreprises et les modèles d’IA utilisés, chaque prompt engineer développe une expertise spécifique. On retrouve des spécialistes en génération de texte, ceux en génération d’image ou vidéo, ceux de la programmation et ceux qui conçoivent des agents IA et des chatbots», précise Sawssen Bouguerra.

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