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Avec la métamorphose engendrée par la technologie, les compteurs kilométriques ne sauraient rester sous leur forme traditionnelle, mais évoluer nécessairement vers des modèles plus perfectionnés et intelligents. Le taximètre digital est arrivé.
La Tunisie est à la croisée des chemins en matière de transport individuel, où la question de la modernisation des services et de l’équité tarifaire est au cœur des préoccupations. L’installation de compteurs intelligents et modernes dans les taxis individuels apparaît de plus en plus comme une nécessité, tant pour garantir le respect de la législation en vigueur que pour répondre aux défis posés par l’évolution du secteur et l’émergence des applications de mobilité.

<strong>Juridiction sur l’exigence du compteur</strong>
La législation tunisienne en matière de transport terrestre, notamment la Loi n°2004-33 du 19 avril 2004 portant organisation des transports terrestres et ses décrets d’application, impose l’utilisation du compteur horokilométrique pour les taxis individuels.
Ce dispositif est la référence officielle pour le calcul des tarifs, qui sont fixés par arrêté ministériel. Selon la réglementation, le compteur doit être placé de manière visible par les passagers, de jour comme de nuit ; scellé et accompagné d’un carnet métrologique attestant de sa conformité.
Toutefois, malgré ce cadre légal, le secteur fait face à plusieurs problématiques. A commencer par l’opacité tarifaire. Les litiges concernant le non-usage ou la fraude au compteur traditionnel restent fréquents. La concurrence déloyale avec l’’essor des applications de réservation de taxis et de mobilité (Bolt, InDriver, etc.) a mis en évidence le besoin d’une tarification plus transparente et harmonisée.

<strong>Défis des compteurs intelligents</strong>
L’adoption de compteurs intelligents, souvent intégrés à des systèmes de géolocalisation (GPS) et de gestion électronique, permettrait une mise en application plus rigoureuse de la loi et offrirait des avantages substantiels.
La transparence et la traçabilité en sont les points forts. Ils enregistrent avec précision le trajet, la distance et la durée, éliminant les négociations arbitraires et les refus de course basés sur la destination. Les données collectées facilitent le contrôle par les autorités. L’harmonisation tarifaire des compteurs intelligents garantirait l’application stricte des tarifs réglementés comme la prise en charge, le coût kilométrique, la majoration nocturne, assurant l’équité pour le client et le chauffeur.

<strong>Modernisation du service</strong>
Couplés à des systèmes de paiement électronique à l’instar des cartes bancaires, paiements mobiles, ils amélioreraient l’expérience utilisateur, répondant aux standards internationaux.
Le ministère tunisien des Transports a reconnu la nécessité d’encadrer le secteur face à la numérisation. Des discussions sont en cours avec les syndicats, notamment l’Union tunisienne des taxis individuels, qui réclament d’ailleurs une révision des tarifs de départ du compteur face à l’augmentation des charges. Le gouvernement travaille activement à l’élaboration d’un cadre réglementaire pour les applications mobiles de réservation de taxis. L’objectif est double, légaliser et réguler l’activité des plateformes numériques et assurer une concurrence équitable entre le service traditionnel et le service via application, potentiellement en harmonisant la tarification.
Envisagée d’ici 2026, la création d’une application nationale tunisienne est une piste sérieusement explorée pour offrir une solution locale, transparente et pleinement conforme aux lois en place.
En somme, le passage aux compteurs intelligents pour les taxis individuels en Tunisie ne relève pas seulement d’une mise à jour technologique ; c’est une réforme structurelle essentielle pour rétablir la confiance, assurer la transparence des prix dans un contexte économique difficile, et garantir que l’application de la loi dans le transport s’adapte à l’ère numérique.

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